En 1931, à la demande d’Ambroise Vollard, marchand d’art et éditeur de livres d’artistes, Marc Chagall s’attelle à la réalisation d’une centaine d’eaux-fortes pour illustrer la Bible.
L’artiste peint quarante gouaches préparatoires destinées aux livres de la Genèse et de l’Exode et commence sa suite gravée en 1931. Il achève ce travail avec l’éditeur Tériade en 1956. Tirée à deux cent soixante-quinze exemplaires, cette édition comprend cent cinq planches gravées à l’eau-forte et à la pointe sèche, réparties en deux volumes. Au début des années 1950, peu après son retour en France, il s’engage dans la réalisation d’un grand cycle peint qu’il intitule Le Message biblique. Il le destine d’abord à la chapelle du Calvaire à Vence où il réside désormais. Il se place ainsi dans la lignée de Matisse dont il a suivi avec intérêt l’édification de la chapelle du Rosaire, œuvre totale inaugurée en 1951, et de Picasso, dont la dernière fresque politique, La Guerre et la Paix, fut inaugurée en 1959 dans la chapelle de Vallauris. Le projet de Chagall pour la chapelle de Vence évolue finalement, à l’initiative d’André Malraux, en celui d’un musée édifié à Nice. Ce lieu remarquable devient ainsi le premier musée national dédié à un artiste vivant. Lorsqu’il est inauguré en 1973, le Musée Marc Chagall porte le nom de Musée national Message biblique Marc Chagall, puisqu’il a été conçu pour abriter l’exceptionnel ensemble constitué par les dix-sept peintures du Message ainsi que leurs esquisses préparatoires. S’appuyant sur de nombreuses archives inédites, dont le superbe discours d’inauguration de Chagall, le parcours de cette splendide exposition développe un peu à la manière d’une énigme les différentes étapes de cette histoire qui continue de fasciner les visiteurs.
Musée national Marc Chagall, avenue Docteur-Ménard, Nice (06), musees-nationaux-alpesmaritimes.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : Marc Chagall, de la chapelle au musée, à l’exposition