Malles agencées

Mais l’invitation faite à Vuitton laisse plutôt perplexe. Certes la marque made in France est liée à Paris où elle a ouvert sa première boutique en 1854, rue Neuve-des-Capucines à côté de la place Vendôme, mais la démonstration d’un parisianisme influent sur la marque peine à être concluante. Car exposer des malles et de la bagagerie est une invitation au voyage bien davantage qu’un appel à l’analyse de l’adresse de poste restante.  La scénographie est comme il se doit grandiloquente, regorgeant du monogramme servi à toutes les sauces pour démontrer coûte que coûte le lien du destin de la famille Vuitton à Paris. Si l’on ne se lasse pas de l’ingéniosité parfois farfelue des malletiers (malle-pharmacie pour la Croix-Rouge, malle-lit pour explorateur, malle-secrétaire), on voit d’autant moins le rapport entre la commande spéciale passée à la superstar anglaise de l’art contemporain Damien Hirst et la Ville lumière. Parsemé de papillons, le secrétaire-cabinet médical est présenté dans une salle-écrin capitonnée, rien de plus qu’un exercice de style.  « Voyage en capitale » ne convainc décidément pas, ne parvenant pas à dépasser le sentiment d’une opération marketing appuyée par la scénographie réalisée par Jean-Marc Gady, ancien directeur artistique des vitrines de la vénérable maison entre 2002 et 2005.