Par nature difficile, la rétrospective de l’artiste au MoMA s’avère excellente.
New York. Voilà encore une dizaine d’années, les musées d’art moderne et contemporain jouissaient d’une position confortable. Aucune galerie, fût-elle la plus importante d’entre elles, ne pouvait sérieusement rivaliser avec eux et proposer des expositions d’ampleur et de qualité comparables. Depuis, les choses ont bien changé. Aujourd’hui, des galeries de premier plan telles que Gagosian, Pace, David Zwirner, Hauser & Wirth ou Thaddaeus Ropac disposent toutes de vastes espaces spectaculaires et représentent des artistes stars, qu’ils soient vivants ou que ce soit à travers leur héritage. Elles disposent de moyens considérables qui leur permettent d’organiser des expositions capables de concurrencer les plus grands musées. Pour ceux-ci, la tâche devient bien plus ardue, car le public des amateurs a gagné en exigence. En institution, une présentation ne peut plus être d’ampleur ou de qualité moyenne. Les musées sont désormais condamnés à frapper fort s’ils veulent conserver un rôle leader dans le monde de l’art et ne pas se voir détrôner par les plus grandes galeries.
Même si le MoMA est sans conteste l’un des plus éminents musées dans le monde, la barre était mise haute pour une rétrospective Rauschenberg axée sur ses œuvres collaboratives et accompagnées de réalisations de ses proches, notamment parce que l’artiste, décédé en 2008, est précisément représenté aujourd’hui par deux des principales galeries internationales, Gagosian (*) et Thaddaeus Ropac. De surcroît, Rauschenberg est un des artistes les plus emblématiques des États-Unis, à la fois parce qu’il est un des plus grands noms du pop art, mais aussi parce qu’il a personnifié l’envolée américaine sur la scène internationale de l’art contemporain. En 1964, lors de la Biennale de Venise, alors que beaucoup escomptaient que le grand prix serait attribué au Français Roger Bissière, donné pour grand favori, ce fut l’Américain Robert Rauschenberg qui, pour la première fois de l’histoire, apporta le titre à son pays et lui ouvrit ainsi une nouvelle ère triomphale.
À artiste historique, exposition historique. Le MoMA a parfaitement relevé le défi. Les pièces les plus iconiques sont présentes, empruntées dans le monde entier, et montrent toute l’inventivité, ainsi que la diversité du travail de l’artiste. Cette fois du moins, les grandes galeries ne pourront pas rivaliser. L’exposition est immanquable.
Rauschenberg est représenté par la Pace Gallery, la Galerie Thaddaeus Ropac et la Galeria Luisa Strina, et non par Gagosian comme il a été écrit par erreur dans l’édition papier du Journal des Arts datée du 8 septembre 2017. L’ambiguïté cultivée par certaines galeries peut prêter à confusion entre artistes représentés et ceux uniquement présentés, dont des oeuvres sont régulièrement disponibles.
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Magistral Rauschenberg
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : Magistral Rauschenberg