Lynch pulvérisateur de frontières

Ce grand cinéaste américain, formé aux Beaux-Arts de Philadelphie, a toujours consacré une part importante de son activité créatrice aux arts plastiques. Peinture, dessin, gravure, son et photographie sont des modes de création qui accompagnent sa vie, l’invitant certainement à échapper à la lourdeur technologique du cinéma pour établir un branchement plus direct avec l’inconscient, le sien comme celui du spectateur.

Afin d’entrer dans les arcanes de l’imaginaire « lynchien », mêlant réalité et fiction, sexualité angoissante et rire salvateur, le commissaire de l’exposition Jean-Charles Vergne, directeur du Frac Auvergne, a conçu un parcours thématique abordant les thèmes du corps, de la relation homme/femme, de la relation à soi et de la théâtralité. Le visiteur est immergé totalement dans l’univers de l’artiste par le biais d’un décor qui rappelle la « Black Lodge » de la série Twin Peaks : murs en trompe-l’œil drapés de rideaux rouges et sols aux motifs en zigzags. Son œuvre cinématographique est indissociable de son travail de plasticien, aussi le support film n’est point ignoré : les œuvres Rabbits (série de huit épisodes réalisée en 2002), Dumbland (dessin animé, 2002), The 3 Rs (court métrage réalisé en 2011) et Lumière (court métrage réalisé en 1995) sont exposées pour la première fois.