Tout prédestinait Lucien Hervé à embrasser une carrière de photographe passionné par la géométrie des formes. Il est né à Vasarely – ça ne s’invente pas –, Hongrois émigré en France comme ses illustres confrères, Brassaï, Robert Capa, François Kollar... Mais lui devra attendre la fin des années 40 pour vivre de son art. Adoptant son surnom de Résistance (il est né Laszlo Elkan, en 1910), il se distingue d’abord par des vues réalisées depuis sa fenêtre. Déjà se manifeste son goût pour l’abstraction géométrique, les perspectives obliques, où l’homme n’apparaît plus que comme un figurant, petite silhouette graphique dans un décor linéaire. En fait, Lucien Hervé va bâtir sa carrière et sa réputation en devenant le plus célèbre photographe d’architecture de son temps. Entre 1950 et 1965, Le Corbusier en fera son interprète et son ami. Ce qui ne l’empêchera pas de collaborer avec la crème des bâtisseurs, Alvar Aalto, Oscar Niemeyer, Jean Prouvé... Les meilleures revues spécialisées témoignent encore de l’étonnante qualité de ces collaborations. Au milieu des années 60, il connaît enfin la consécration avec deux grandes expositions, « Langage de l’architecture » au Musée des Arts décoratifs, puis « Architecture paysanne, antique et moderne » à la Bibliothèque Nationale. Son œuvre vient de faire l’objet d’un beau livre, L’homme construit, par Olivier Beer, aux éditions du Seuil.
- PARIS, Hôtel de Sully, 62, rue Saint-Antoine, tél. 01 42 74 47 75, 18 janvier-17 mars.
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Lucien Hervé, bâtisseur d’images
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°533 du 1 février 2002, avec le titre suivant : Lucien Hervé, bâtisseur d’images