À Tours, l’exposition des dessins italiens de Louis-François Cassas révèle une carrière qui s’est déployée sous la bienveillance de grands protecteurs.
TOURS - Sans mécène, point de salut. Cette affirmation péremptoire correspond pourtant bien à la trajectoire du dessinateur Louis-François Cassas (1756-1827). À Tours, plus d’une centaine de dessins retrace les deux voyages effectués par Louis-François Cassas en Italie à la toute fin du XVIIIe siècle, alors que la fin de l’Ancien Régime approche. Au Musée des beaux-arts de Tours, un fonds Cassas existe depuis 1956 : le dessinateur est né au château d’Azay-le-Ferron (Indre), légué à la ville de Tours en 1951. Chaque année, certains des soixante-six dessins que compte actuellement le fonds du musée y sont exposés.
Comme son père, le jeune Cassas se destinait à une carrière d’ingénieur architecte. C’était sans compter la rencontre avec son premier mécène, le duc de Rohan-Chabot, qui l’accueillit dans son Académie privée de dessins, destinée aux artistes débutants et peu formés.
Là, Cassas rencontre Hubert Robert, venu dispenser certains cours sur le paysage. Avec Rohan-Chabot, c’est un cercle d’amateurs éclairés issus de la haute aristocratie et de grands collectionneurs que côtoie Cassas. En 1778, son premier voyage en Italie lui est permis par Rohan-Chabot, qui l’emmène au-delà des Alpes. Cassas, dessinateur, ne peut prétendre à l’Académie de France à Rome. Grâce à son bienfaiteur, il obtient pourtant une chambre externe à l’Académie, en plus d’une pension annuelle versée par le duc. Plus libre que les pensionnaires, il sillonne l’Italie. De ces années (1778-1783), ses dessins empruntent beaucoup aux paysages d’Hubert Robert, avec une prédominance du motif : une cascade, une cabane, une souche d’arbres. Une Étude de deux troncs d’arbres au lac de Nemi, datée de 1780 dénote une main vive et rapide, un choix de cadrage puissant. Dans les villes italiennes, c’est son expérience d’ingénieur qui prime : précision du rendu, exigence de la topographie. Tel un géomètre, Cassas se veut rigoureux.
Son deuxième mécène, le comte de Choiseul-Gouffier, ambassadeur de France à Constantinople, l’emmène dans les provinces de l’Empire ottoman. Cassas remporte une grand succès avec ses aquarelles de Palmyre, du Caire, de Chypre qu’il ramène à Rome entre 1787 et 1791, où il vit grâce à une rente du comte de Choiseul. La Révolution arrivant, Cassas rentre à Paris. En 1823, grâce aux liens noués par les Rohan qui ne se sont pas démentis, avec le marquis de Bristol, Cassas se défait de deux cents œuvres. À Tours, pour la première fois une cinquantaine de dessins venus de cette collection anglaise sont présentés.
Commissariat scientifique : Annie Gilet, conservatrice en chef au Musée des beaux-arts de Tours
Nombre d’œuvres : 116
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Louis-François Cassas et ses mécènes
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 22 février, Musée des beaux-arts de Tours, Palais des Archevêques, 18 place François Sicard, 37000 Tours, tlj sauf mardi, 9h-12h45 et 14h-18h, entrée 5 €, www.mba.tours.fr. Catalogue, Ed. Silvana Editoriale, 296 p., 34 €.
Légende Photo :
Louis-François Cassas, Etude de deux troncs d’arbre au Lac de Némi, pierre noire et graphite, 38 x 53,2 cm, Fondation Custodia, Paris. © Fondation Custodia, collection Frits Lugt, Paris.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°448 du 8 janvier 2016, avec le titre suivant : Louis-François Cassas et ses mécènes