C’est à « l’origine du Mondrian » que nous invite Serge Lemoine, le nouveau conservateur du Musée d’Orsay. Une centaine d’œuvres, pour la plupart conservées au Gemeentemuseum de La Haye, retracent la genèse de l’un des pères de l’abstraction. Seule une quinzaine de pièces d’après 1909 est signée Mondrian ; les autres, Mondriaan. L’artiste avait prévenu qu’il supprimerait l’un des deux « a » de son nom lorsqu’il trouverait sa personnalité. Avant le néoplasticisme, Mondrian fut un peintre des vaches et des prairies. Il est né en plein centre d’un monde clos et plat, dans ces terres de pâturages rayées de canaux où le bruit de la mer fait écho aux scansions du temps par les cloches de l’église. Les aspects toujours changeants du prosaïque paysage néerlandais vont conduire ses recherches dans une lignée fulgurante qui ira de Ruisdaël à Van Gogh. Chez lui, les verticales des arbres et des constructions coupent les platitudes linéaires de la terre et des eaux de manière déjà obsessionnelle. L’exposition dévoile comment il se détache des stéréotypes paysagistes pour exprimer son sens de l’ordre et de l’équilibre. Il passe d’un naturalisme « protestant » à des visions symbolistes, puis découvre la virulence de la palette de Van Gogh avant de s’initier au cubisme. Un même motif permet d’appréhender l’évolution inventive du maître. Mondrian témoigne d’une forme spécifique d’expression de l’universel qui sert de prologue à tout son travail pictural postérieur. Autour des pièces incontournables de La Haye, l’exposition rassemble des prêts de la Tate Gallery de Londres, du Guggenheim Museum de New York, de la Fondation Beyeler de Bâle sans oublier la superbe Composition n°7 du Kimbell Art Museum de Fort Worth qui clôt ce parcours.
- PARIS, Musée d’Orsay, 62, rue de Lille, tél. 01 40 49 48 14, 27 mars-14 juillet.
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L’origine du Mondrian
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°534 du 1 mars 2002, avec le titre suivant : L’origine du Mondrian