Le célèbre tableau de Gustave Courbet, qui ne fut véritablement révélé au public qu'en 1995, fait une esccale exceptionnelle à Ornans pour une passionnante exposition thématique autour de L'Origine du monde, avant de repartir à la rentrée pour Bâle dans le cadre de la saison \"Courbet en Suisse\".
L’exposition compte des absents. Il en manque au moins deux : Le Sommeil (1866) de Courbet, que le Petit Palais n’a pas voulu prêter, toile qui « aurait […] fait partie de la transaction » qui fit entrer L’Origine du monde dans la collection du diplomate turc Khalil-Bey, rappelle Thierry Savatier dans le remarquable catalogue qui accompagne l’expo ; et le panneau que réalisa André Masson pour masquer L’Origine du monde lorsque le tableau était accroché dans la bibliothèque de Lacan. Deux absents de marque !
L’exposition aurait aussi pu être enrichie de ses versions masculines, nombreuses, et dont le catalogue ne donne qu’un seul exemple, peint par Vincent Corpet en 1993. Nous pourrions, comme cela, énumérer les manques de cette exposition « Autour de L’Origine du monde », mais cela ne serait pas rendre justice aux quatre commissaires qui ont dû composer avec l’espace, certes honorable, mais réduit du musée ornanais, avec les contraintes de prêts – le panneau de Masson ayant été endommagé lors d’un précédent prêt, la collection particulière qui le possède aujourd’hui ne souhaite plus le confier –, et faire des choix, assumés. Comme celui de réunir dans la même salle L’Origine avec Iris, messagère des dieux (1895) de Rodin – un rêve pour Antoinette Le Normand-Romain, que l’on comprend quand l’on sait que le bronze exposé a appartenu à Guitry – et La Coquille (1910) de Redon, dont l’allusion au sexe féminin est certaine, assure Isolde Pludermacher.
Autour de cette confrontation centrale sont développés différents chapitres comme autant de regards : des collectionneurs (l’histoire, en somme, du tableau, qui ne fut révélé au grand public que lors de son entrée à Orsay en… 1995), anatomique (depuis Vinci), poétique (avec Creten) et contemporain, avec notamment Pierre Buraglio, Stephan Balkenhol… et même Helmut Newton qui, en 1996, de passage à Paris, fait un crochet par Orsay pour se photographier devant le sulfureux Courbet, réalisant ainsi un selfie avant l’heure.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’Origine du monde toujours actuelle
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Musée Courbet, place Robert-Fernier, Ornans (25), www.musee-courbet.fr
Légende Photo :
André Masson, illustration pour Le Mort de Georges Bataille (1897-1962) - Gravure - 29,5 x 39,5 cm - © Photo Collection particulière
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : L’Origine du monde toujours actuelle