Le Centre Pompidou consacre une vaste rétrospective à cet électron libre de l’image. Conçu en étroite collaboration avec l’artiste, le parcours en révèle les multiples facettes.
Traduire le coup de crayon en coup de pinceau et créer un nouvel objet photographique. » Tout est dit dans cette phrase de William Klein de son désir d’abolir les frontières, de glisser d’une discipline à l’autre. Et de brouiller les pistes pour bousculer et recréer le monde qui l’entoure. Au regard de cette rétrospective conçue par Quentin Bajac et Alain Sayag en étroite collaboration avec l’artiste, ce qui frappe d’emblée est le style, immédiatement reconnaissable malgré la pluralité des influences qui nourrissent son œuvre. William Klein revendique pêle-mêle celles de Masaccio, de Moholy-Nagy, de Dada, de Mondrian, de Léger ou de la bande dessinée.
« Pas de règles, pas de limites »
Depuis les années 1950, il mêle photographie, peinture et cinéma. En 1954, il réalise un « journal photographique » sur New York. « J’étais un artiste qui employait la photographie, comme on dit, mais pas pour faire de l’art – au contraire – plutôt pour refaire la photographie, qui pour moi en avait bien besoin. » « Pas de règles, pas d’interdits, pas de limites » : sa devise à l’époque est toujours d’actualité. Sa peinture suit le même principe. Alors que New York vit à l’heure de l’action painting, Klein propose une peinture géométrique. Dans le même temps, pour financer ses œuvres personnelles, il travaille pour Vogue, puis enchaîne les films en alternant documentaires et fictions.
Une importante rétrospective
Il revient plus spécifiquement à la photographie au cours des années 1980 (Close up, 1989 ; Torino 90, 1990), chaque série donnant lieu à un nouvel ouvrage. Depuis 1998, il se consacre aux Contacts peints, des œuvres qui allient peinture et photographie et dont la construction séquentielle renvoie également au cinéma.
Cette exposition, la plus importante sur William Klein depuis 20 ans, rassemble des photographies, des maquettes de livres – Rome (1958), Moscou (1961) et Tokyo (1962) –, des affiches, des peintures et des dessins, pour beaucoup exhumés des archives de l’artiste. De nouveaux montages de ses films les plus célèbres – Qui êtes-vous Polly Magoo ? ; Muhammad Ali… – et une série de Contacts peints spécialement produite pour le Centre Pompidou comptent parmi les surprises de cette rétrospective.
1928 Naissance à New York de parents hongrois. 1947 Il s’installe à Paris. 1952 Klein se tourne vers la photographie. Il signe un contrat chez Vogue. 1957 Il reçoit le prix de la photographie Jean Nadar. 1958 Assistant de Fellini. Il réalise son premier album Rome. Pendant 20 ans, il se consacre surtout au cinéma. 1980 Il est reçu au musée d’Art moderne de New York. 1990 Il multiplie les distinctions, du prix international Hasselblad au Guggenheim Award aux États-Unis. 2002 Exposition « Paris Klein » à la MEP à Paris.
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L’œuvre d’un photographe sans frontières
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Abonnez-vous dès 1 €Informations pratiques L’exposition consacrée aux différentes facettes artistiques de William Klein se tient jusqu’au 20 février au Centre Georges Pompidou. L’exposition est ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 11 h à 22 h (fermeture des caisses à 21 h). Tarif pour le musée et l’ensemble des expositions”‚: 10 et 8 €. Exposition seule”‚: 7 et 5 €. Centre Georges Pompidou, Paris IVe, tél. 01 44 78 12 33, www.centrepompidou.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°577 du 1 février 2006, avec le titre suivant : L’œuvre d’un photographe sans frontières