L’Italie à la sauce allemande

On l’a oublié, mais nos cousins germains ont à l’époque nourri une passion dévorante pour la Botte, alors que cet engouement demeure nettement moins connu que leur tropisme pour la Grèce antique. Il s’agit donc d’une occasion rare pour le public français d’admirer des artistes peu connus de ce côté-ci du Rhin, tels que Catel, Reinhardt, Overbeck, sans oublier Blechen. Une opportunité rendue possible par la fermeture pour travaux de la Neue Pinakothek de Munich. Axé sur la collection historique bâtie par le roi Louis Ier de Bavière, l’accrochage donne un aperçu de la grande diversité des styles de ces artistes, du néoclassicisme au réalisme en passant par le romantisme et le genre historiciste. Le parcours donne notamment à voir un mouvement confidentiel en France, mais décisif en Allemagne : les nazaréens. Considérés comme les précurseurs des préraphaélites, ces jeunes artistes entrèrent en dissidence avec l’enseignement académique afin de retrouver un idéal de pureté morale et esthétique dans l’art médiéval et des débuts de la Renaissance. Afin de souligner le caractère éminemment cosmopolite de la Ville éternelle, les trésors munichois sont mis en regard avec les tableaux et les œuvres graphiques du plus romain des Aixois, le maître des lieux, François-Marius Granet.