L’atmosphère est lourde dans les photographies et les vidéos de Sam Taylor-Wood : des crises, des disputes ou au contraire une solitude écrasante et contagieuse assaillent le spectateur, en format cinémascope. Rien n’est jamais simple dans les images arrêtées et les vidéos étirées de cette artiste de la « nouvelle vague » anglaise. Impossible de suivre. La narration est tellement ouverte que l’on doit soi-même tisser les liens entre un homme nu qui danse seul et des « gravures de mode » avachies dans d’immenses pièces cossues. La dimension autobiographique des mises en scène de Taylor-Wood est essentielle sans être aussi évidente que chez Nan Goldin. L’impression de vie et la grande humanité, si violentes soient-elles, qui dominent chez la photographe américaine, font curieusement défaut aux images de l’artiste anglaise. Personne ne communique dans les appartements chic qu’elle occupe et on s’ennuie ferme dans une ambiance bourgeoise décadente.
Les situations s’empilent et laissent transparaître des états névrotiques inhérents à l’existence contemporaine. Toute relation, quelle qu’elle soit, semble vaine. Les grands panoramas (Five Revolutionary Seconds) absorbent le spectateur et le noient dans un dispositif oppressant sur 360 degrés, tandis que les Soliloques, inspirés de tableaux ayant marqué l’histoire de l’art, laissent songeur. Finalement, tous ces fragments constituent un regard filmique sur l’isolement dans un esprit « Pauvre petite fille riche ».
- PARIS, Centre national de la Photographie, 11, rue Berryer, tél. 01 53 76 12 32, 30 mai-27 août.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’isolement selon Sam Taylor-Wood
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°527 du 1 juin 2001, avec le titre suivant : L’isolement selon Sam Taylor-Wood