Une belle surprise ! Après avoir marché quelques minutes depuis la gare de Chelles-Gournay, la découverte de ce centre d’art contemporain est déconcertante au premier abord.
Deux églises mitoyennes aux pierres d’une blancheur immaculée, uniques vestiges de l’abbaye royale de Chelles, se dressent dans un espace urbain sans grand caractère. Mais, sitôt franchi le porche de l’une des églises, l’on est pris par un sentiment où surprise et séduction se mêlent intimement. Le sol est recouvert dans sa totalité d’un dallage en linoléum composé de figures géométriques vivement colorées, disposées selon des rythmes identiques. Sept lampes suspendues tournent très lentement à 20 cm du sol en inversant régulièrement le sens de leur rotation, suscitant de très subtils jeux de lumières et de couleurs. Lionel Estève, né à Lyon en 1967, sculpteur représenté par la galerie Emmanuel Perrotin à Paris et la galerie Albert Baronian à Bruxelles, ville où il a actuellement son atelier, apparaît ici comme un scénographe raffiné et attentif à la valorisation de l’harmonie du lieu qu’il investit. Il est rare de voir une installation aussi vivement aboutie. Les volumes et la lumière des chapelles se trouvent totalement métamorphosés par la stimulante présence de scansions polychromes en très sensible et juste cohérence avec l’architecture. Il est toutefois regrettable d’entendre en permanence le ronronnement lancinant, aussi puissant que le chant des cigales, des moteurs actionnant la rotation des lampes.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Lionel Estève, Vivre en pensée
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Les églises, centre d’art contemporain, rue Louis-Éterlet, Chelles (77)
leseglises.chelles.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Lionel Estève, Vivre en pensée