Oscar Muñoz est l’une des figures majeures de la scène artistique colombienne contemporaine, et plus largement de la scène sud-américaine.
Photoquai 2013 et la Fondation Cartier dans « Americana Latina » ont révélé consécutivement ces derniers mois quelques-unes des œuvres emblématiques, invariablement relatives à son questionnement sur la mémoire de l’image et sa fixation. La première rétrospective en France que lui consacre le Jeu de paume en donne la mesure, en précisant toutefois, dès le titre de l’exposition, « Protographies », que ce n’est pas la prise de l’image qui est l’essence de l’acte photographique chez Muñoz, mais « sa fixation liée tout autant à l’instant ultérieur où l’image est capturée qu’à l’instant précédant sa capture », précise son commissaire, José Roca. Retrouver le temps fluide de l’instant avant qu’il ne devienne souvenir et, ou, décomposer la structuration de l’instantané que « la photographie gèle » est une constante dans son travail, qui convoque aussi bien le dessin, la photographie, la vidéo que l’installation ou la sculpture, dont il expérimente systématiquement les supports avec des techniques novatrices depuis Cortinas de Baño (1985-1986), silhouettes de corps nus derrière un rideau de douche. L’eau qui s’écoule, qui révèle ou dissout les traits d’un visage – motif dominant de l’œuvre –, est une récurrence dans cette réflexion sur l’apparition-disparition de l’image porteuse d’une mémoire, d’une vie que l’artiste tend aussi à fixer par empreinte d’un visage, le sien notamment, via la braise d’une cigarette dessinant en pointillé incandescent son portrait. Sans ego.
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L’image du temps selon Oscar Muñoz
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : L’image du temps selon Oscar Muñoz