L’île de Christian Lacroix

Dans le cadre de l’année Marseille-Provence 2013, ses pierres millénaires accueillent les œuvres de verre de la collection du Cirva, le Centre d’art contemporain du verre à Marseille créé en 1983, mises en scène par l’enfant du pays, Christian Lacroix.
Verre et pierre à la lumière arlésienne. L’équation ne pouvait être plus juste. Le couturier a disposé de l’ensemble des espaces pour présenter les créations de verre ainsi que des photographies et des pièces religieuses anciennes. De la chapelle Sainte-Croix où pendent les cloches rouges de Javier Pérez jusqu’en haut de la tour où s’est endormi le cortège d’Othoniel ; de la crypte où la faible lumière transperce les boules en verre soufflé de Robert Wilson jusque dans le chœur où Le Petit Ange rouge de Marseille de James Lee Byars reflète ardemment les rayons du sud. Le verre noir du designer Ettore Sottsass présenté dans l’ancien réfectoire résonne avec les traits épais et charbonneux qui divisent les tableaux de Bernard Quesniaux comme des vitraux.
Dans la froide lumière du parloir, les monotypes d’arbres de Gérard Traquandi retrouvent leur étrangeté, et le monastère Saint-Maur joue du contraste entre les lumineuses plaques de verre coloré de Pierre Charpin et les bustes antiques saisis en noir et blanc par Olivier Roller. Avec intelligence et séduction, Christian Lacroix trouve le juste équilibre entre ce que l’œil peut voir, l’esprit articuler et la mémoire retenir.