Détournant l’expression « Faits alternatifs » prononcée par une conseillère de Donald Trump à l’issue de l’investiture de ce dernier, le Frac Poitou-Charentes rappelle que l’histoire n’est jamais réellement objective.
Contrairement au président américain, il ne s’agit évidemment pas de manipuler les événements pour truquer la vérité, mais de faire surgir d’autres interprétations de lecture par le biais de propositions artistiques. Sur fond de questionnement sur la lutte des peuples et des minorités, l’exposition met en lumière des points de vue d’ordinaire écartés par l’histoire officielle. Fayçal Baghriche souligne les difficultés de cohabitation religieuse à Alger dans un contexte post-colonial, Sylvie Blocher filme quatre récits différents de la prise de Fort Alamo en 1836, tandis que Taysir Batniji révèle les terribles lieux de transit où sont enfermés les hommes palestiniens avant de pouvoir passer la frontière égyptienne. Autres zones de non-droit, les prisons de Guantanamo Bay font l’objet d’une œuvre glaçante de Gianni Motti. Sur huit plaques en aluminium, l’artiste a gravé le nom de ces 759 détenus dont le jugement est arbitrairement soustrait au droit international. Autre pièce remarquable, le travail photographique de Natacha Lesueur autour de Carmen Miranda, une actrice brésilienne des années 1940 à Hollywood. L’artiste s’empare des clichés sur l’exotisme et le folklore pour construire une nouvelle identité du personnage, entre exubérance et artificialité.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’histoire revisitée
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : L’histoire revisitée