Il était temps de découvrir la scène artistique de l’Inde. Entre tradition et assimilation de la modernité, les œuvres sélectionnées à Paris dans « Indian Summer » offrent un visage de l’Inde réaliste.
L’exposition aurait pu se jouer à la manière d’une comédie musicale, sucrée et colorée comme seule l’industrie cinématographique de Bollywood en a le secret. Heureusement, « Indian Summer » propose un visage de l’art indien plutôt en phase avec ce pays hétérogène, immense, connu partiellement en France.
Si on ressent parfois quelques lacunes sur la culture générale indienne limitant la compréhension de quelques-unes desvidéos, installations, toiles ou photographies exposées, le plaisir de la découverte reprend rapidement le dessus. Dépassant très vite, le principe du simple dépaysement, l’exposition démontre que la scène indienne s’intègre parfaitement au paysage global de l’art.
Les Indes de l’Inde
Ni « trop » indiens, ni complètement formatés par une esthétique internationale, les quelque 26 artistes sélectionnés par Henry-Claude Cousseau, directeur de l’École nationale des beaux-arts de Paris, et les co-commissaires, Jany Lauga et Deepak Ananth, composent un visage pluriel de l’Inde contemporaine qui apparaît réaliste.
L’exposition peut procurer la sensation d’être vraiment passé, pendant de longues années, à côté d’une création artistique au grand potentiel tout en donnant le sentiment au public d’être à la fois pionnier et privilégié de découvrir cette manifestation véritablement unique en France.
Des artistes locaux et globaux
Il faut d’ailleurs souligner que la totalité des artistes représentés dans « Indian Summer » continuent, malgré des carrières internationales, d’habiter et de travailler en Inde. C’est le cas de Subodh Gupta, certainement le plus connu des artistes indiens, dont on croise les œuvres au gré des biennales et de centres d’art tels que le Palais de Tokyo. Il a fait le choix de rester travailler à Delhi comme Krishnaraj Chonat, N. S. Harsha, et Navin Thomas, à Bangalore.
Ce qui explique peut-être la couleur franchement indienne des techniques qu’ils exploitent avec suffisamment de sang-froid pour ne pas tomber dans le folklore. Ainsi Subodh Gupta a grandi dans une région pauvre de l’est de l’Inde, le Bihar, au taux de criminalité élevé, il analyse des rituels et des objets de son quotidien, le système de castes, tout en accordant une lecture dans notre champ culturel. La scène artistique qui nous est révélée à Paris est certes indienne, mais elle est avant tout contemporaine et globale.
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L’éveil de l’art contemporain en Inde
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : L’éveil de l’art contemporain en Inde