Dessins de Rodin à la Fondation Gianadda.
MARTIGNY - C’est bien plus qu’un hommage à Auguste Rodin que rendra la Fondation Pierre Gianadda avec plus de soixante dessins – provenant pour moitié de collections privées suisses –, des gravures et de nombreux documents inédits. Martigny est la première étape d’une série d’expositions à l’étranger qui permettra de compléter l’inventaire des dessins (une exposition similaire aura lieu à La Haye en 1996). Si le Musée Rodin en conserve 7 200, la conservatrice qui y étudie les dessins depuis vingt ans, Claudie Judrin, estime qu’il en existe plus de 2 000 dans les collections privées à l’étranger qui n’ont pas encore été répertoriés.
Toute sa vie, Rodin n’a cessé de dessiner en marge de son activité de sculpteur, créant ainsi une œuvre parallèle, pratiquement autonome, et, à ses yeux, d’une importance capitale. "Ma sculpture, disait-il, ce n’est que du dessin sous toutes les dimensions." Il expérimente sans cesse des techniques particulières, a recours au collage, au calque, autant de procédures qui ne sont pas sans rappeler l’usage qu’il pouvait faire des "abattis" (fragments morphologiques) que le Musée avait présenté avec d’autres œuvres méconnues en 1992. L’exposition de Martigny montrera le cheminement de sa pensée depuis les années 1890 jusqu’à sa mort.
Plusieurs représentations de Médée datées de différentes périodes, l’une provenant notamment de la galerie Jean Krugier, témoignent de sa fascination constante pour la mythologie. Plusieurs portraits de Nourye Rohozinska ou de danseuses cambodgiennes montrent un versant plus exotique et plus romantique de Rodin, tandis que toute une section de l’exposition sera consacrée aux études de projets monumentaux, dont certains aboutiront à la Porte de l’Enfer. Des gravures sur pierre et sur bois, à l’exécution desquelles il portait une attention maniaque, clôtureront le parcours. Avec 121 notices, un texte rappelant les circonstances de la première exposition de Rodin à l’étranger, à Genève en 1896, une étude de Claudie Judrin et une anthologie des propos de l’artiste sur le dessin, le catalogue sera un outil de référence.
Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse, du 12 mars au 12 juin
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les voyages d’Auguste Rodin
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°1 du 1 mars 1994, avec le titre suivant : Les voyages d’Auguste Rodin