L’Iran, fabuleux pays aux confins de l’Orient et de l’Occident, revêt depuis la plus Haute Antiquité une multiplicité de visages. Le plus puissant de ses états, l’Empire des Achéménides (VIe au IVe siècle av. J.-C.), conduit les Perses, sous le grand Cyrus, à la conquête de l’Iran, de l’Afghanistan, d’une partie de l’Asie centrale, de l’Anatolie et de Babylone. Pour la première fois depuis la Révolution islamique de 1979, une exposition regroupe 180 chefs-d’œuvre du Musée national iranien de Téhéran. Le parcours chronologique de « 7000 ans d’art perse » rend hommage à la polysémie d’un art qui se manifeste à partir du VIIe millénaire av. J.-C. Le passage d’une culture nomade à une culture sédentaire entraîne la création de poteries modelées à la main et décorées de quelques bandeaux géométriques. La plus ancienne statuette mentionnée (5500-5000 av. J.-C.) est une femme accroupie, dont la tête n’est pas figurée. Au IIIe millénaire apparaissent les premières découvertes industrielles, période où le commerce se développe à l’aide de tablettes d’écritures comptables. En 1800-1200
av. J.-C., les Indo-européens envahissent le royaume d’Elam, au Sud-Ouest de l’Iran. Ces peuplades d’immigrants, venus des steppes de la Russie, construisent de somptueuses nécropoles. Parmi
les objets de culte conservés, on trouve de nombreuses représentations de bêtes à cornes
et de chevaux, emblématiques de cette culture nomade, mais aussi des statuettes anthropomorphes trapues, aux pieds hypertrophiés et aux oreilles décollées. Des harnais sculptés témoignent du bronze du Luristan, tandis qu’un somptueux rhyton en or (550-450), en forme de lion, révèle la maîtrise des orfèvres d’Ekbatana. A partir de la conquête de la Perse par Alexandre le Grand (336-323 av. J.-C.), l’art prend un caractère hellénistique avant de se renouveler durant la période islamique.
- BONN, Kunst-und Ausstellungshalle, Museumsmeile, Friedrich-Ebert-Allee 4, tél. 0228/9171-200, 10 août-6 janvier.
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Les visages de l’art perse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°532 du 1 décembre 2001, avec le titre suivant : Les visages de l’art perse