Engagé volontaire dans l’artillerie de campagne à Dresde, Otto Dix (1891-1969) reçoit en 1915 une formation de mitrailleur à Bantzen, avant de devenir chef de campagne sur les fronts de Flandres, de Pologne et de Russie, en 1915 et 1916. Le spectacle terrible auquel il assiste lui inspire des œuvres sombres et habitées. « La guerre est une œuvre du diable », écrira-t-il dans son Journal de guerre.
Malgré la mort et la destruction, l’humain reste au centre des préoccupations d’Otto Dix qui choisit de témoigner de la vie quotidienne des soldats dans les tranchées (la toilette, les repas, le repos), de cette fraternité qui est aussi au centre de la guerre. « La guerre, c’était une chose horrible et pourtant sublime. Il me fallait y être à tout prix. Il faut avoir vu l’homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu », dira Otto Dix.
L’œuvre de celui qui sera l’un des chefs de file de la Nouvelle Objectivité n’est pourtant pas une charge. Réalisés au cœur des tranchées, les trente dessins au fusain, à l’encre, à la craie ou à la mine de plomb réunis à la galerie Tendances constituent autant de témoignages réalistes d’événements et de moments de vies dont il fut à la fois l’acteur et le témoin.
Le trait est nerveux, vif, les compositions chaotiques. Un graphisme brut, au service d’une Histoire vécue au plus près.
« Otto Dix, dessins de guerre, 1914-1918 », galerie Tendances, 105, rue ÂQuincampoix, Paris IIIe, tél. 01 42 78 61 79, jusqu’au 24 juin 2006.
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Les tranchées d’Otto Dix
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : Les tranchées d’Otto Dix