L’Anjou, sa province, son royaume, ses princes ; un nom romanesque que se sont maintes fois approprié les écrivains. Près des bords de Loire où l’héroïne d’Alexandre Dumas, la Dame de Monsoreau attend fébrilement son amant, se trouve l’abbaye royale de Fontevraud. Ce monument, qui célèbre son neuvième centenaire, abrite une passionnante exposition sur la Maison d’Anjou. 260 œuvres retracent l’épopée d’une des plus puissantes dynasties de l’Europe médiévale qui allait régner sur la Provence, l’Italie et l’Europe centrale de 1265 à 1480. Tout commence par l’annexion du royaume de Sicile qui installe Charles Ier à la tête de la lignée des Anjou-Naples. Grâce à une habile politique matrimoniale, il s’empare également de la Hongrie, de la Croatie, la Dalmatie, la Slovénie, la Transyvalnie ainsi que de la Pologne. Au sein des états angevins, de nombreux courants artistiques se croisent et s’enchevêtrent. Enlumineurs, orfèvres, architectes et peintres importent l’art gothique français laissant notamment sur les murs de la cathédrale de Capoue une Vierge à la rose à l’élégance toute courtoise. Naples est au début du XIVe siècle un foyer artistique intense. L’on y croise Giotto, Maso di Banco, Pietro Cavallini et Roberto d’Oderisio, dont on peut admirer une savoureuse Présentation au Temple venant de l’église de l’Incoronata. Le panorama proposé est habilement mis en lumière par Vincent Cornu. Sa scénographie tient compte de l’affectation première des lieux : nef centrale, fenêtres hautes et pièces attenantes nous convient aux splendeurs de l’Anjou.
- FONTEVRAUD, Abbaye royale, tél. 02 41 51 71 41, 15 juin-16 septembre, cat. éd. Somogy, 394 p., 370 ill., 275 F.
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Les splendeurs de l’Anjou
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Les splendeurs de l’Anjou