Après une période qu’il qualifie lui-même comme « relevant d’un impressionnisme académique », Deyrolle expose, à 33 ans et pour la première fois, une peinture abstraite au Salon d’Automne.
On est en 1944. L’année suivante, au Salon des Surindépendants, il est remarqué par Wilhelm Uhde, le célèbre collectionneur et historien de l’art allemand, qui l’achète avec passion (deux ans plus tard, Uhde en possède déjà 25). Puis, de février à mars 1946, Denise René l’accueille dans sa galerie rue La Boétie sous le titre « Peintures abstraites » aux côtés de Dewasne, Hartung, Schneider et Marie Raymond. La même année, il reçoit le prix Kandinsky. Les peintres l’apprécient. Les expos se multiplient. Malgré ces débuts prometteurs, de tous les grands abstraits des années 50, ceux dits « de la seconde génération », Deyrolle reste le moins connu.
Il est vrai que sa force picturale, pour être pleinement perçue, requiert de la part de celui qui regarde une attention patiente qui doit demeurer sans failles.
Abstrait sans être dogmatique, par tempérament, Deyrolle a volontairement cherché à fuir le spectaculaire, la violence des systèmes réglés à l’avance, la répétition et les manipulations formelles destinées à plaire.
Calme, concentrée, contenue, épanouie, son œuvre est comme la petite musique d’un homme qui, dans le silence, a su trouver sa voie.
PARIS, galerie Lahumière, jusqu’au 13 novembre.
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Les silences de Jean Deyrolle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Les silences de Jean Deyrolle