« C’est frontalement que notre regard reçoit les sculptures de Cristina Iglesias : comme une perforation du mur, comme une émergence du mur. » Ainsi s’exprimait Jean-Louis Froment en 1987 à l’occasion de la première exposition personnelle de cette artiste en France. Une fois de plus, il lui revenait donc de signaler la puissance d’un travail qui d’emblée affirmait sa présence.
13 ans plus tard, revoilà l’artiste dans une institution française (on a pu la voir entre-temps chez Ghislaine Hussenot en 1989, puis en 1993) et c’est à Guy Tosatto, cette fois-ci, que nous le devons. Mal connu en France, le travail de Cristina Iglesias présente pourtant toutes les qualités d’une œuvre dont la maturité n’a fait que confirmer les nombreuses potentialités. Fondée sur l’emploi de matériaux très divers et sur le recours à des formes minimales, la démarche de cette artiste basque, née en 1956 à San Sebastian, installée aujourd’hui à Madrid, est à inscrire à l’ordre d’une sculpture environnementale. Celle-ci se présente en effet le plus souvent sous la forme de constructions improbables, ambiguës, voire incongrues, qui requièrent de la part du spectateur une pleine expérimentation perceptive. Tout y est opéré sur le mode du composite et de l’antinomique : telle pièce mêle ciment et tapisserie rococo, telle autre joue de l’inversion du ciel et de la mer, telle autre encore est faite d’un écran de cuivre qui piège et précipite notre reflet au cœur de perspectives insensées.
NÎMES, Carré d’Art, jusqu’au 12 juin.
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Les sculptures improbables d’Iglesias
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Les sculptures improbables d’Iglesias