Le XVe siècle marque un tournant décisif dans l’histoire de la miniature flamande ; sous l’effet d’une conjoncture économique favorable et d’une volonté politique forte, elle connaît un essor remarquable.
Les territoires des anciens Pays-Bas méridionaux, progressivement réunis sous l’autorité des ducs de Bourgogne, constituent alors une puissante entité autonome, une région prospère où fleurissent les arts somptuaires : la tapisserie, l’orfèvrerie, la peinture de chevalet et les manuscrits enluminés y connaissent un développement sans précédent.
La cour de Bourgogne cherche à s’affirmer comme le nouveau foyer culturel incontournable et un puissant centre d’activité littéraire dont la production doit se différencier de celle des ateliers parisiens. Les ducs imposent ainsi de nouveaux canons pour le livre enluminé ; qu’il s’agisse de chansons de geste, de romans de chevalerie ou de chroniques de la vie locale, la littérature bourguignonne se distingue par le choix de la langue française, la réalisation par des artistes flamands et la richesse ostentatoire de ses productions. Des choix politiques, par lesquels les ducs revendiquent leur légitimité territoriale, qui ont aussi une influence considérable sur la diffusion d’une nouvelle esthétique : l’émergence des primitifs flamands.
La scène flamande est en effet en pleine mutation avec l’invention de la peinture à l’huile, une innovation qui offre une facture plus lumineuse qui tend à l’illusionnisme et permet le réalisme des figures et des paysages urbains ainsi que les effets de perspective atmosphérique. Autant de caractéristiques que l’on retrouve dans de superbes manuscrits comme la récente acquisition de la BNF, La Vie de sainte Catherine de Simon Marmion, ou Les Chroniques de Hainaut de Rogier Van der Weyden, prêt de la Bibliothèque royale de Belgique pour cette exposition qui célèbre « l’automne du Moyen Âge », période charnière qui marque l’apogée de la miniature flamande avant son déclin avec l’invention de l’imprimerie.
Bibliothèque nationale de France/ François-Mitterrand, Galerie François Ier, quai François-Mauriac, Paris-13e, expositions.bnf.fr
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les riches heures de la miniature
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Les riches heures de la miniature