Ils sont, ou étaient, paysans, bûcherons, forgerons, fossoyeurs, cheminots, chamanes, décorateurs de théâtre ou musiciens.
La plupart vivent, ou ont vécu, dans des villages reculés ou dans des cabanes plantées au milieu des bois au fin fond de la Finlande. La majorité d’entre eux sont ou étaient autodidactes. Ils se sont mis à créer la retraite venue, ou après un pépin de santé ou un accident de carrière. Leurs délicates sculptures animalières, leurs encres de Chine sur papier, acryliques sur bois et autres gouaches n’ont le plus souvent jamais été exposés. Leurs œuvres ont atterri, un beau jour, au bord de l’Amstel, sur les cimaises de l’Outsider Art Museum, au cœur de l’Hermitage Amsterdam, grâce à la curiosité et à l’appétit de collectionner d’un couple helvético-batave : Max et Korine Amann. Hérissés par une forme d’art contemporain, à leurs yeux trop cérébral et hermétique, ils se sont lancés dans une collection d’art outsider après avoir visité, en 1994, la Collection de l’art brut à Lausanne. Ils sont aujourd’hui à la tête d’un ensemble de plus de sept mille œuvres, dont plusieurs centaines d’art outsider finlandais acquises sur le terrain depuis 2005 auprès des artistes ou de leurs proches. Admirablement accrochées sur les cimaises du musée ou sur les sellettes peintes de couleurs sombres et magnifiées par des éclairages subtils, les œuvres sont accompagnées d’un documentaire diffusé en boucle montrant quelques-uns de ces artistes en pleine action.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°716 du 1 octobre 2018, avec le titre suivant : Les pépites finlandaises de Max et Korine Amann
