Après un printemps « Scientifique » et un été « Mécanique », Delphine Coindet déplie avec « Synthétique » le dernier volet d’une collaboration d’un an menée avec le Centre d’Art contemporain de Meymac. Cette troisième exposition prévoie le déploiement d’une grande maquette à échelle humaine qu’elle avait construite durant le printemps et aménagée pour l’été. Loin de constituer une rétrospective, cette invitation est bien plus une expérimentation. On avait pu découvrir le monde onirique de la jeune artiste au mois de mai dernier à Paris, lors d’une exposition personnelle à la galerie Michel Rein. Dans un univers presque enfantin, elle élabore des formes ludiques de grande taille (fleurs géantes en mousse, diamants énormes en contreplaqué) à partir d’objets familiers, constituant ainsi un environnement digne de Gulliver. Arrière-petite-fille spirituelle de Claes Oldenburg, Delphine Coindet prend des objets simples et connus de tous, en établit le prototype sur ordinateur, pour ensuite le réaliser en trois dimensions avec des matériaux pauvres (polystyrène, laiton). Le résultat est très différent de son illustre prédécesseur car l’aspect très épuré, presque graphique (scientifique, mathématique et synthétique) se rapproche bien plus du design industriel que du bricolage de l’Américain. L’utilisation de l’outil informatique annule toute la subjectivité et l’émotion du geste, dans un souci presque minimaliste, pour mettre en évidence à la fois le décalage qui existe entre un objet et sa représentation et la façon dont l’artiste le perçoit et l’imagine. Au milieu de cet univers mental digne d’un conte fantastique, la vision et la perception sont mises à mal par des objets-sculptures dont l’identification est parfois pénible, tant leur transformation est intense.
MEYMAC, Abbaye Saint-André, jusqu’à mi-février.
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Les mondes synthétiques de Delphine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Les mondes synthétiques de Delphine