L’œuvre du sculpteur allemand Konrad Loder se joue des articulations, des assemblages, des matériaux qui construisent ou déconstruisent l’espace. Ses sculptures de bois, de zinc, de plâtre, dans la continuité d’un Tony Cragg, ont pour caractéristique de pouvoir se métamorphoser en se dépliant, s’emboîtant, s’empilant, d’où l’importance des articulations qui se déclinent en charnières, ficelles, fils de fer barbelés. L’artiste étudie les possibilités offertes par les objets, toujours à la recherche de formes nouvelles. « Ce qui m’intéresse en fait, c’est de transformer les formes à partir des pièces réalisées. Dans mon atelier, en stockant les pièces, je me suis aperçu que disposées autrement, elles s’avéraient bien plus intéressantes que dans leur destination première. Les pièces s’enchaînent et se suivent dans mon travail, mais peuvent rester autonomes ». En 1996, l’Hommage à Matisse se constitue de morceaux colorés en zinc reliés par des ficelles se dépliant comme un corps dansant dans l’espace. Pour Dürer, il imagine des cubes empilés en acier peint. L’année suivante La Broyeuse de chocolat de Marcel Duchamp et la Colonne sans fin de Brancusi lui inspirent une performance originale... 100 % cacao ! Si d’année en année la sévérité des débuts laisse place à plus de gaieté, on ne peut manquer de remarquer la persistance dans son œuvre d’un versant sombre.
Ainsi, il présente aujourd’hui à la galerie Jordan, Papageno, une pièce d’aspect ludique en contreplaqué peint, aux côtés d’Involucre, sorte d’obus criblé de barbelés évoquant la menace d’une bombe à retardement.
Galerie Bernard Jordan, jusqu’au 22 mai.
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Les métamorphoses de Konrad Loder
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Les métamorphoses de Konrad Loder