Les maux des mots

L’association Rencontres d’art en Quercy fait cette année le choix de présenter des œuvres dont « les modes d’exploitation de la lettre et de l’écrit en général nous ont semblé suffisamment proches pour qu’ils cohabitent ici… même si nous savons bien par ailleurs que les différences de l’un à l’autre sont évidemment supérieures à ce qui les réunit et que l’œuvre de chacun est unique », explique Danielle Chevalier, co-commissaire de l’exposition. Hors de ce rapport à l’écrit, la quarantaine d’artistes invités offrent effectivement une palette extrêmement diversifiée de la création plastique des années cinquante à nos jours. Des peintures bavardes comme Je hais le beau de Ben (né en 1935) ou Envie de Véronique Barthe (née en 1965) – il n’y a que des mots sur la toile – voisinent avec Chardonneret au Carnaval de Charles Husser (né en 1988), une petite sculpture où la seule trace d’écriture est le titre peint sur le socle. Quant à L’homme qui écoute la terre, d’Alain Guy Clément (né en 1938), il ne recèle aucun écrit… si ce n’est, hors champ, son cartel. Le thème « La peinture prise aux mots » est si vaste que l’exposition ne peut porter qu’un regard partiel. Parmi bien d’autres, Isidore Isou (1925-2007), l’inventeur du lettrisme, est absent. Elle permet cependant de découvrir quelques riches relations entre écriture, peinture et sculpture.