Les instants d’éternité de Nicolas Chatelain

Une riche actualité y attend le public ce printemps : un nouvel accrochage de Tal Coat (1905-1985), une toute récente sculpture de Pierre-Alexandre Remy (né en 1978) qui vient d’être disposée dans le parc paysagé du château, et trois expositions temporaires. Peter Soriano (né en 1959) investit les anciennes écuries, Dominique de Beir (née en 1964) expose dans des salles au premier étage du château et Nicolas Chatelain (né en 1979) occupe la bergerie.

Silencieusement bruissant de subtiles tendresses colorées, les petits volumes peints de Chatelain semblent exister hors de toute temporalité. Chaque salle de la bergerie accueille au maximum trois ou quatre objets, tous absolument différents. « Bouts de bois collés, cassés, coupés – Pierres taillées, assemblées, cassées, moulées – Tissus coupés, feuilletées – Peinture peinte, sculptée. Pour moi, une œuvre est ratée si elle est trop dirigée, trop composée. Ou bien lorsqu’elle est trop meurtrie… »

Nicolas Chatelain passe des mois, si ce n’est des années, à travailler sur chaque pièce. Face à ses petites sculptures mille fois recouvertes de pigments, un étrange sentiment gagne l’esprit : chaque instant n’a de sens qu’éternel. Le regard échappe alors à toute limite temporelle. Comment et pourquoi des choses apparemment si discrètes peuvent-elles prendre tant d’importance ? Délicate énigme !