« Je ne peux pas me définir par rapport à un mouvement car cela me semblerait mettre entre parenthèses certains aspects de ma peinture et en troubler le sens profond. » L’œuvre de Sylvie Fajfrowska échappe à toute classification, oscillant sans cesse entre abstraction et figuration, subjectivité et objectivité. Ses toiles rappellent par certains aspects les courants développés aux États-Unis et en Angleterre par des artistes comme Stuart Davis, Ellsworth Kelly ou Richard Smith. Mais si les images de ces derniers sont consciemment tirées d’un répertoire déterminé, celles de Sylvie Fajfrowska semblent surgir de nulle part. L’artiste travaille presque par automatisme. Au départ, il n’y a jamais d’idées ou de sujets préconçus ; elle crée une forme dont les couleurs et les volumes sont définis librement, de manière presque hasardeuse. Une fois la forme reconnue, l’artiste l’accentue et la retravaille. L’image se découvre à son achèvement, elle peut alors renvoyer à des objets connus mais vidés de leur signification et de leur contenu sentimental. L’image se doit d’être « juste une image ». La technique utilisée, vinyle et cire sur toile, confère à ces tableaux une forte matité et une opacité qui décuple la matérialité du plan pictural au détriment des références.
Galerie Éric Dupont, 6 mars-17 avril.
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Les images de Sylvie Fajfrowska
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°504 du 1 mars 1999, avec le titre suivant : Les images de Sylvie Fajfrowska