BRUXELLES / BELGIQUE
Diptyque - Est-ce un vase, le buste d’une femme enceinte ? On hésite. Sous le pinceau de l’artiste canadienne Shoshana Walfish (née en 1988), les corps des femmes semblent devenir des objets, tandis que ces derniers, par leurs formes, leurs nuances, évoquent la féminité.
Cette artiste de 35 ans, qui vit et travaille aujourd’hui à Bruxelles après avoir étudié les arts plastiques à Montréal et la peinture classique à Florence, interroge ainsi la violence du regard porté sur les femmes au long de l’histoire de l’art. Son exposition au Musée juif de Bruxelles se déroule comme un diptyque. À la première série aux tonalités froides, où les femmes deviennent bustes, objets, statuettes, répond une seconde, réalisée deux ans plus tard, en 2023. Sur des toiles aux couleurs flamboyantes, les corps des femmes semblent s’y entremêler dans des arabesques à une végétation luxuriante. Mais là encore, l’illusion est à l’œuvre, car ce n’est pas de plantes qu’il s’agit, mais d’organes internes, tels que les représentait la médecine au cours des siècles précédents, qui se transforment en forêts, en parures, en paysages, en circuits électriques. Les plans du tableau se confondent, l’extériorité et l’intériorité s’enchevêtrent. Certaines des femmes peintes par Shoshana Walfish sont minces, d’autres ont des formes généreuses et leur peau est claire ou sombre, mais son pinceau révèle leur beauté, leur unicité, sans les sexualiser. Une façon, sans doute, de les libérer d’un certain regard masculin, et un hymne à l’amour.
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Les illusions du corps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°769 du 1 novembre 2023, avec le titre suivant : Les illusions du corps