Au sein du Pop Art anglais, si injustement méconnu dans son ensemble, Patrick Caulfield occupe une place curieusement à part. Il bénéficie en effet d’une véritable reconnaissance de la part des jeunes artistes britanniques, en particulier à cause de la justesse de sa réflexion sur l’image contemporaine, sur le traitement que requièrent les lieux communs visuels de la culture de l’Occident moderne, sur leur nécessaire critique politique et ironique. Depuis le début des années 60 – lorsqu’aux côtés de David Hockney, Allen Jones ou Joe Tilson, il faisait partie des Young Contemporaries du Swinging London – jusqu’à aujourd’hui, son œuvre s’est concentrée de plus en plus sur des intérieurs et des natures mortes, intégrant des jeux de trompe-l’œil permanents. Ses premiers tableaux donnent l’illusion d’une grande simplicité de l’image, d’une efficacité réelle obtenue par un travail de transformation des sources pour en faire des objets que l’on puisse juger à l’aune des chefs-d’œuvre des musées en termes de composition, d’organisation chromatique, de pertinence de l’iconographie. Plus récemment, il a multiplié dans chaque œuvre les possibilités offertes par les illusions de fausse volumétrie ou au contraire de faux aplats, par les manifestations complexes de la lumière et des reflets, par les variations d’épaisseur et de matière, par la superposition des niveaux de lecture et des registres.
La rétrospective soigneusement sélectionnée par la Hayward Gallery de Londres, qui termine son périple par les États-Unis, permet enfin d’avoir une idée de l’ampleur de son travail.
NEW HAVEN, Yale Center for British Art, jusqu’au 9 janvier.
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Les illusions de Patrick Caulfield
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Les illusions de Patrick Caulfield