Des jeux de lignes serpentines et de damiers, des effets de matière tantôt lisse, tantôt remuée, des entrelacs, des superpositions, des fragmentations, la peinture de Shirley Kaneda relève, selon ses propres dires, d’une manière « post-formaliste ». On y repère savamment mêlées diverses influences, qu’elles soient dans la tradition gestuelle de l’expressionnisme abstrait, côté dessin, ou dans celle dynamique du Pop Art, côté couleur. Originaire du Japon, née à Tokyo en 1951, Shirley Kaneda s’est installée à New York dans les années 70. Nourrie d’une culture très vite assimilée, la forme d’art qu’elle développe est celle d’une génération qui entretient avec la peinture une aventure ouverte à tous les possibles, jusqu’à s’autoriser les audaces formelles et chromatiques les plus provocantes. Le concept d’hybride qui caractérise la création artistique contemporaine y trouve une formulation picturale propre et le tableau y gagne une nouvelle dimension décorative au meilleur sens du terme. Quelque chose d’un excès, propre au disparate et au composite, y est à l’œuvre qui le dispute aux innovations les plus originales que proposent les nouvelles technologies. De toute évidence, il y a chez Shirley Kaneda une envie irrésistible de proclamer que, face à l’invasion informatique, la peinture est encore forte de toutes sortes de ressources inédites.
IVRY, Crédac, jusqu’au 26 mars et PARIS, galerie Les Filles du Calvaire, jusqu’au 11 mars.
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Les hybrides colorés de Shirley Kaneda
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Les hybrides colorés de Shirley Kaneda