Avec sa bouche en cœur et son épaule ronde, Jeanne Antoinette Poisson eut certainement bien peu de mal à obtenir les faveurs de Louis XV. Elle devint progressivement une « douce conseillère » auprès d’un souverain vieillissant. Madame de Pompadour passa sa courte vie (44 ans) à collectionner les œuvres décoratives de son époque en affichant une prédilection pour les porcelaines de Meissen, les émaux bleu céleste, les laques chinoises et les vases céladon. Elle accumula non seulement le mobilier et les sculptures de jardin, mais s’appropria une multitude de résidences parmi lesquelles figuraient quelques joyaux : La Celle Saint-Cloud, l’Hôtel d’Evreux, les châteaux de Ménars, de Bellevue... Afin de dévoiler le goût précieux et dispendieux de cette femme d’exception, Versailles lui rouvre ses portes le temps d’un printemps. A côté des immenses portraits de Boucher et Drouais, on découvre de subtiles œuvres de Liotard ou de Vanloo qui n’hésite pas à la transformer en sultane. Parmi un foisonnement d’objets rocailles se distinguent d’étonnants saupoudroirs d’argent, une élégante marronière bleu lapis ainsi qu’une série de pots-pourris où dominent l’inévitable teinte « Rose Pompadour ». En véritable marraine des arts, La Pompadour ne fut nullement sectaire et employa une quantité considérable d’artistes pour orner les alcôves de ses amours illicites. Jeanne Antoinette s’imposa en modèle pour l’art de son temps et fut plagiée par bien des cours d’Europe.
- VERSAILLES, Château, tél. 01 30 83 78 00, 14 février-19 mai.
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Les goûts dispendieux de La Pompadour
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Les goûts dispendieux de La Pompadour