À Rome en 1993, dans les jardins de la Villa Medicis, la structure en toile de tente de Fabien Lerat ne pouvait pas manquer d’attirer le regard. Son installation face à la bâtisse renaissante avait quelque chose tout à la fois d’incongru et d’intrus d’autant que, ni sculpture, ni architecture, elle se définissait comme un dispositif provisoire et expérimental. En y pénétrant, en la traversant, voire en jouant avec, le spectateur était en effet invité à en prendre la mesure et à y créer somme toute son propre espace. Depuis lors, le travail de Fabien Lerat s’est développé dans ce sens et les formes qu’il imagine sont toutes destinées à être l’objet d’expérimentations et de transformations en tous genres. On peut les investir, soit tout seul, soit à plusieurs ; il en est même que l’on peut porter sur soi, comme on le fait d’un vêtement. Élaborées avec des matériaux malléables (toile, caoutchouc, mousse), elles prennent parfois des dimensions très importantes. Si le travail de Lerat relève d’une approche phénoménologique familière de l’art minimal, c’est aussi parce que ses dispositifs requièrent des formes simplifiées à l’extrême. Invité au Quartier de Quimper, l’artiste a choisi d’intervenir sur un mode urbain et ludique en ponctuant le parcours qui mène de la gare jusqu’à ce centre d’art d’une quinzaine de structures de formes et de couleurs différentes, nommées Isoloirs. Invitation est donc faite au visiteur d’y faire halte, de s’y isoler et d’y inventer son territoire. L’art de Fabien Lerat qui procède d’une réflexion sur le corps et ses relations au monde est une façon d’interroger cette dimension « hors de soi » avec laquelle force est de composer.
QUIMPER, Le Quartier, jusqu’au 13 juin.
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Les géométries expérimentales de Fabien Lerat
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Les géométries expérimentales de Fabien Lerat