centre d’art

Les empreintes du corps

L'ŒIL

Le 1 mai 2001 - 256 mots

Dévoiler, transformer, morceler et finalement imprimer le corps. Vêtu ou mis à nu, le corps est montré dans ses différents états émotionnels ou dans toute sa matérialité organique. L’exposition réunit une trentaine de graveurs. Mais que ce soit Alechinsky ou Louise Bourgeois, Baselitz ou Kikie Crevecœur, chacun d’eux offre un regard particulier sur notre anatomie. Car nous sommes loin des nus de la Grèce antique. Place aux distorsions ! Si le corps permet à Louise Bourgeois de donner forme à des moments vécus, il devient chez Jean-Charles Blais une simple enveloppe, presque une évanescence. Luc Etienne et Allen Jones s’intéressent à nos pieds. Plus loin, Pol Bury s’acharne, en une suite de cinq lithographies, à ramollir l’une des œuvres phares de notre civilisation, la Vénus de Milo. Topor, lui, représente neuf Grâces dont le corps est sujet à de multiples déformations. Leur peau est d’une élasticité fascinante, se portant comme un vêtement. La visite prend des accents étranges, et tout à coup morbides devant les œuvres d’un Zoran Music ou encore d’un Velickovic. Le corps fait alors appel à la mémoire collective. La série d’eaux-fortes de l’un, Nous ne sommes pas les derniers, répond aux lithographies expressionnistes du second. La sélection opérée dans le choix des œuvres a été large, trop disparate. Est-ce voulu ? Cette présentation, en fonctionnant comme un kaléidoscope, renvoie au problème de la perception de notre propre corps.

- LA LOUVIERE, Centre de la Gravure et de l’Image imprimée, 10, rue des Amours, tél. 32 64 27 87 27, 5 mai-5 août.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Les empreintes du corps

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