Les dessins, témoins directs de l’histoire

De nouvelles pratiques imposent aux peintres de prendre des options parfois radicales. Ainsi, David, d’abord partisan de la Révolution, passe au service de Napoléon, et François-Xavier Fabre, élève de David, Grand Prix de Rome à 21 ans, s’établit à Florence et ne rentrera pas en France. Fabre s’impose au visiteur comme le guide naturel de ce parcours qui, en quatre chapitres, raconte comment les dessins de l’époque attestent l’évolution des styles, des thèmes et des techniques. Pourquoi ? D’abord parce que Fabre est un remarquable dessinateur, comme le prouvent à côté d’autres académies son nu masculin au crayon noir avec rehauts de blanc (1787) et ses feuilles traitant des épisodes bibliques. Ensuite, parce que, en plus d’être un expert reconnu et un collectionneur avisé, il a été le généreux donateur à l’origine du musée montpelliérain qui porte son nom. Enfin, parce que, comme on peut le voir dans chacune des salles, son talent lui permet de traiter avec un brio renouvelé tous les sujets, portraits, études, scènes mythologiques et paysages. Exposés pour la première fois à Paris, les quatre-vingts dessins présentés sur des cimaises pastel sont comme un florilège du fonds considérable détenu par le Musée Fabre. Des choix forcément difficiles ont dû être faits. Ils donnent à de nombreux artistes moins connus une belle occasion de révéler leurs compétences, comme Ménageot ou Castellan.