Réclamer la Terre ! C’est le cri de ralliement qu’on entend soudain s’élever de tous les coins de la planète en regardant les œuvres des 14 artistes extra-occidentaux, venus d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Vietnam, d’Iran, du Canada, du Pérou, du Brésil, du Chili, du Pakistan pour l’exposition du Palais de Tokyo.
Chacun d’eux, à sa façon, avec sa voix propre, nous interpelle sur notre place dans le monde et propose d’autres manières d’interagir avec le vivant, en travaillant des éléments minéraux, organiques, ou des objets de récupération. Ainsi, l’Australienne Megan Cope a construit de grands instruments à partir d’équipements miniers et industriels abandonnés ainsi que de matériaux naturels, pour produire des sons évoquant les pleurs déchirants de notre planète en danger, inspirés du chant gémissant de l’œdicnème bridé, oiseau menacé de disparition en Australie. La Néo-Zélandaise Kate Newby a choisi pour sa part de nous rappeler avec délicatesse la beauté et la fragilité du monde par des morceaux de verre fondus dans des coquilles de porcelaine disposées sur le sol. Quant à la Péruvienne Daniela Ortiz, elle peint dans de petits formats des plantes tropicales « séquestrées » dans des jardins botaniques : ces dernières trouvent un chemin pour confronter les autorités à leurs « crimes », rappelant la nécessité de soutenir les luttes anticoloniales. Cet hymne polyphonique à la Terre, qui pleure, chante, gronde, tempête, invite chacun de nous à réinventer un rapport au monde, aux autres, à soi-même.
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Les cris de la Terre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°756 du 1 juillet 2022, avec le titre suivant : Les cris de la Terre