Catherine de Médicis avait une passion pour les portraits dessinés. Elle réunit une collection de plus de 550 de ces portraits « en créon », dus pour l’essentiel à Jean et François Clouet, ou à leur atelier, mais aussi aux peintres qui travaillaient pour elle, comme Germain Le Mannier. Jean Clouet, « peintre et valet de chambre » du roi François 1er, est le grand maître de ce type de portraits à la pierre noire et à la sanguine, avec parfois des rehauts de craie blanche et de crayon bleu. A sa mort en 1540, son fils François lui succède. Le roi apprécie ce « cher et bien amé painctre » pour avoir « ttres bien imyté » son père. Ces portraits représentent la famille royale, les princes et princesses, mais aussi certains courtisans, dames et demoiselles d’honneur. Il s’agit soit d’études pour des portraits peints, soit d’œuvres indépendantes ne donnant pas lieu à un tableau. Exigeante sur la qualité des œuvres et consciente de leur valeur, Catherine de Médicis fit inscrire le nom du modèle sur chaque feuille, et les assembla en recueils. Ceux-ci furent envoyés à Florence en 1600, oubliés dans des armoires, puis dispersés au XVIIIe siècle, sous l’attribution d’Holbein. Au siècle suivant, le duc d’Aumale réunit plus de 350 feuilles provenant de la collection de la reine, qu’il légua à l’Institut, et qui sont aujourd’hui l’un des trésors du Musée Condé. L’exposition en montre 90, parmi les plus belles, et en grande partie inconnues du public.
- CHANTILLY, Musée Condé, château, tél. 03 44 62 62 62, 25 septembre-6 janvier.
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Les « créons » de Catherine de Médicis
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°539 du 1 septembre 2002, avec le titre suivant : Les « créons » de Catherine de Médicis