L’image classique du photojournaliste (aventurier au poitrail bardé d’appareils) a été quelque peu mise à mal par Raymond Depardon, opérateur silencieux, à l’étroit dans le seul discours photographique. Très tôt, il a souhaité s’exprimer autrement. Par le livre d’abord, où ses annotations offrent une deuxième lecture en résonance intime avec l’image. Par le cinéma ensuite, dans le même rapport de proximité des gens que l’on dit ordinaires, et qui demeure ancré dans son expérience personnelle de fils de paysans. Cette tentation d’explorer d’autres manières de se raconter est même allée assez loin, jusqu’à l’adaptation au théâtre d’un récit autobiographique consacré à la ferme familiale du Garet. Sans doute plus tôt que bien des confrères, Depardon a compris que, dans un monde saturé d’images, la seule représentation photographique pouvait parfois ne plus se suffire à elle-même, qu’elle se chercherait des cousinages pour reconquérir les regards. Il arrive aussi que, délaissant livres et salles de montage, il reprenne la route avec un Leica. Au petit jeu des hasards subjectifs, c’est dans l’errance, thème majeur de cette exposition, qu’il donne alors toute la mesure de son goût d’espace et de liberté.
PARIS, Maison européenne de la Photographie, 15 novembre-4 février.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les cousinages de Depardon
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Les cousinages de Depardon