De Kiki Smith, on garde en mémoire la magnifique exposition monographique à la Monnaie de Paris en 2019.
Voici une proposition plus intime, à l’image des espaces de la Fondation Thalie, ancien hôtel particulier des années 1920 à Ixelles. Hébergeant dans les étages une résidence d’artiste, le lieu constitue un écrin chaleureux à l’univers poétique, délicat, mystérieux de l’artiste américaine née en 1954. « Inner Bodies » réunit un corpus d’une trentaine d’œuvres (céramiques, bronzes, dessins à l’encre et au crayon, tapisseries). Floating, une grande œuvre sur papier népalais représentant un buste de femme comme amarré à un tronc d’arbre, ouvre le parcours. En dialogue avec cette première pièce issue de la collection personnelle de Nathalie Guiot, la fondatrice des lieux, un ensemble de fines porcelaines blanches, des corps-à-corps entre une jeune fille et des bêtes sauvages, comme surgis d’un conte et dont on ne sait trop s’ils relèvent de jeux enfantins ou d’une pulsion dévorante. La suite du parcours dessine un univers intime embrassant des figures féminines, en regard de figures végétales, animales et avec le cosmos. Les formes se font écho, tel cet ensemble de croissants de lune qui semble comme un vol d’oiseaux migrateurs. Le motif des étoiles se répète, de même que les constellations, dessinées par le biais d’incrustations à la feuille d’or sur des visages féminins. Les corps ondulent, s’ornent de plumes et de pétales, dansent la sarabande avec un serpent. Avec ces figures, Kiki Smith rend hommage à la Terre-Mère.
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Les constellations intimes de Kiki Smith
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°752 du 1 mars 2022, avec le titre suivant : Les constellations intimes de Kiki Smith