PARIS
La collection de photographies de Thomas Walther des années 1910-1930 est un des joyaux de la collection d’art moderne du Museum of Modern Art de New York (MoMA).
Son acquisition en deux temps par le musée auprès du photographe allemand, en 2001 et 2017, a comblé un manque, au même titre que l’acquisition en 2011 par le Centre Pompidou de la collection de photographies de l’entre-deux-guerres de Christian Bouqueret (1950-2013). Les deux collections, toutefois, diffèrent par leur esprit. À la différence de Christian Bouqueret, qu’il connaissait bien, Thomas Walther, d’un an son aîné, n’est pas un historien de la photographie, ni un auteur de livres ou d’expositions sur le sujet, ni même un sauveteur de fonds photos. Il est un ancien photographe formé à l’architecture à Berlin, qui a fait fortune dans les affaires et dont la collection « s’est bâtie sur l’idée de la pièce exceptionnelle et non sur le principe de constituer une archive », précise Quentin Bajac, directeur du Jeu de paume. La présentation pour la première fois en France des pièces maîtresses de cette collection détenue par le MoMA n’est toutefois pas le récit de la constitution d’une collection exceptionnelle par ses pièces rassemblées, mais celui de la modernité en photographie, audacieuse dans ses expérimentations et ses nouvelles manières d’aborder le corps, le portrait, la ville et l’objet. La lumière centrée sur cette histoire n’oublie pas à cet égard de revenir sur les visages des représentants de cette avant-garde européenne et d’outre-Atlantique, la section consacrée à leurs portraits ou autoportraits rappelant leur complicité. Pas une des 238 photographies exposées de la collection Thomas Walther, sur les 350 détenues par le MoMA, qui ne retienne l’œil. L’éventail des photographes représentés (130) ne regroupe que des chefs-d’œuvre de noms référencés, oubliés ou méconnus, voire anonymes. Certaines photographies sont passées à la postérité, d’autres sont plus confidentielles mais tout aussi éblouissantes. Leur souffle parcourt de bout en bout les deux niveaux du Jeu de paume, sans jamais fléchir, mais non sans rappeler la montée des régimes autoritaires et antisémites en Europe.
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Les chefs-d’œuvre de la collection Thomas Walther
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°748 du 1 novembre 2021, avec le titre suivant : Les chefs-d’œuvre de la collection Thomas Walther