Des rhinocéros, des vaches, des ours, des poissons, des chiens, des singes… L’exposition est une ménagerie d’animaux en tous genres, réels ou imaginaires.
Loin des clichés de petits chatons jouant avec une pelote de laine des calendriers de la Poste, les photographies d’animaux réunies dans ce bestiaire sont originales, poétiques et parfois surprenantes. Au-delà de l’intérêt purement esthétique, l’exposition retrace l’évolution du genre de la photographie animalière, du début du XIXe siècle à nos jours. Dès la naissance de la photographie, l’animal domestique est un sujet de prédilection. Chiens, chats ou chevaux apparaissent dans les premiers portraits d’identité réalisés par André Adolphe Eugène Disdéri, l’inventeur du multicliché (l’ancêtre du Photomaton). Le médium est ensuite utilisé pour étudier scientifiquement l’animal. Américain d’origine anglaise, Eadweard Muybridge devient célèbre en décomposant par la photographie la locomotion de l’animal et de l’être humain. Vient ensuite toute une lignée de photographes, parmi lesquels Louis-Amédée Mante ou Ottomar Anschütz, qui militent pour la cause animale et se servent de la photographie pour sublimer sa beauté et sa noblesse dans son milieu naturel.
Si, depuis, ils ont été très nombreux à se passionner pour les animaux sauvages, l’artiste anglais Nick Brandt leur rend un hommage sublime dans ses clichés noir et blanc (aussi beaux que les portraits du studio Harcourt) réalisés sur le vif sans téléobjectif. À partir de la fin du XXe siècle, les artistes se plaisent au contraire à sortir l’animal de son contexte, notamment par différents procédés de photomontage ou de trucage, pour construire des histoires imaginaires ou incongrues. Alors que Mikel Uribetxeberria place des animaux dans des lieux urbains ou domestiques, Carole Fékété réinvente le genre de la nature morte en photographiant un poisson hors de l’eau, posé sur un fond blanc.
Autre artiste phare de l’exposition, Didier Massard travaille sur le monde de l’imaginaire et du rêve. Après avoir fabriqué les décors miniatures en studio, il photographie la scène en rajoutant des effets spéciaux, des bulles, des fumées ou une nuée du matin. Ses clichés, qui ressemblent à des décors de film, sont tout simplement magiques.
« Le bestiaire imaginaire. L’animal dans la photographie du XIXe siècle à nos jours », Palais Lumière, rue du Port, Évian (74), tél. 04 50 83 15 90, www.ville-evian.fr, jusqu’au 16 janvier 2011.
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Les bêtes, meilleures amies des photographes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°629 du 1 novembre 2010, avec le titre suivant : Les bêtes, meilleures amies des photographes