« Est-ce qu’il n’y aurait pas quelque chose à faire à Antinoé ? » Émile Guimet pressent dès 1885 la richesse archéologique de la cité égyptienne fondée par l’empereur Hadrien en 130 de notre ère.
Chargé des fouilles, Albert Gayet confirme ses soupçons en 1898 en rapportant de sa première campagne une grande quantité de tissus en bon état de conservation issus de quatre nécropoles. Ils sont exposés la même année au Musée Guimet à Paris, remportant un franc succès auprès des amateurs et d’une Sarah Bernhardt inspirée : jamais une fouille n’avait révélé autant de tissus et de tenues parfois complètes racontant la sensibilité des habitants d’Antinoé aux couleurs et aux nuances, la diversité des tissages, l’importance de la production locale et l’éloignement des contrées d’importation. Comme cette écharpe d’Inde, mais également la laine cachemire et la soie, alors plus chère que l’or, qui composent les manteaux d’apparat rouge ou turquoise, les tuniques au décor tapissé et les motifs sur les chemises de lin.
Suite à de nouvelles études et une complète restauration, le Musée des tissus rejoue cette première exposition. Grâce à une scénographie brillamment pensée, elle conte non seulement l’histoire de cette découverte, mais rend lisibles des objets archéologiques morcelés souvent difficiles à présenter. Elle restitue avec beaucoup de vivacité la mode vestimentaire à Antinoé, jusqu’à la réalisation de six costumes à l’identique par les ateliers de l’Opéra national de Lyon, portés par des comédiens et photographiés. Il fallait oser une telle reconstitution ! Mais c’est sans compter l’intelligence de cette proposition qui exhume des sables égyptiens l’antique cité. Sans oublier le catalogue d’une grande rigueur scientifique.
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Les beaux atours d’Antinoé
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Abonnez-vous dès 1 €« Antinoé, à la vie, à la mode », Musée des tissus, 34, rue de la Charité, Lyon (69), www.musee-des-tissus.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°665 du 1 février 2014, avec le titre suivant : Les beaux atours d’Antinoé