Les autres Indiens

C’est donc vers la Californie et les Amérindiens du Sud-Ouest des États-Unis que s’est tourné le Musée du Nouveau Monde. Un choix par défaut qui se révèle des plus pertinents. Car peu d’expositions en France ont été consacrées aux populations Pueblos (Zuñi, Hopis...), aux Navajos et aux Apaches. Ou bien par fragments – lors d’expositions thématiques sur les « poupées » kachinas ou les peintures de sable navajo. Ou bien en vue d’une vente sur un marché de l’art friand des céramiques Pueblo et des masques Hopi. Mais que sait-on de leur histoire bouleversée par la colonisation espagnole, puis la dévastatrice ruée vers l’or californien et enfin par la vie en réserve ? La première partie de l’exposition, consacrée à l’archéologie, rappelle douloureusement qu’il ne reste des populations de Californie que des traces dans le sous-sol. Seule une exceptionnelle ceinture pomo, dont il ne subsiste que dix exemplaires dans le monde, témoigne de la production artistique de la région. En revanche, les productions du Sud-Ouest, principalement la poterie, la vannerie et le tissage, ont survécu aux soubresauts de l’histoire, dévoilant une étonnante continuité artistique. L’exposition aborde également la religion, un sujet devenu ô combien difficile à montrer depuis que les populations amérindiennes soustraient aux regards extérieurs leurs pratiques et objets rituels. Sans parler de la multiplication des demandes de restitution à l’occasion des ventes. Échaudé, le musée a choisi de contacter les représentants des communautés concernées. En conséquence, certaines pièces ont été retirées du parcours, comme une statuette du dieu de la guerre à la demande des Zuñi.