Après la guerre de 1870, c’est vers Paris, et non plus dans les académies allemandes, qu’affluent les artistes nordiques soucieux de parachever leur formation. De nombreux peintres finlandais, suédois, norvégiens, danois se retrouvent ainsi dans les ateliers de Bonnat, de Gérôme ou de Cazin, où ils « désapprennent » le style minutieux des vieux maîtres et acquièrent une technique basée sur la vision d’ensemble, les valeurs, une touche plus déliée. La plupart d’entre eux se consacrent aux scènes de la vie populaire, dans la veine d’un Jules Breton et d’un Bastien-Lepage, ou au paysage. Suivant l’exemple des peintres français, ils plantent leur chevalet en plein air, en Picardie, en Bretagne, sur les côtes normandes où débarquèrent leurs lointains ancêtres. S’ils se tournent d’abord vers Corot, Rousseau et Daubigny, certains ne tardent pas à s’ouvrir aux innovations des peintres impressionnistes. Ils adoptent l’expérience directe, l’observation exaltée de la lumière, la plénitude des sensations transcrites, sinon par la touche fragmentée, du moins dans le style très libre de l’esquisse, en un mot ce « lyrisme cru » dont parle Alain Tapié, commissaire associé de l’exposition. Celle-ci nous fait découvrir une trentaine de peintres tels Frits Thaulow, Carl F. Hill ou Laurits Tuxen. De retour dans leur pays, ces « artistes de l’étranger » vont introduire une modernité dissidente qui révolutionnera un art jusque-là resté foncièrement traditionnel.
- CAEN, Musée des Beaux-Arts, Château, tél. 02 31 30 47 40, 2 juin-27 août, HELSINKI, Ateneum, 21 septembre-2 décembre.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les artistes de l’étranger
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Les artistes de l’étranger