Au cours du XIXe siècle plus particulièrement, les Anglais fréquentèrent Paris. Assidue ou passagère, cette présence a marqué les artistes de part et d’autre de la Manche. C’est cette approche originale de la capitale, souvent teintée d’ironie ou de pittoresque, que propose le Musée Carnavalet à travers ses collections.
PARIS - Grands voyageurs par tradition, les citoyens britanniques affluèrent à Paris tout au long du XIXe siècle, et plus précisément à partir de la chute de l’Empire. Si l’on voit surtout des soldats ou des touristes au début du siècle, la présence anglaise prend la forme d’une véritable colonie sous le régime parlementaire de Louis-Philippe. Aujourd’hui encore, une recherche attentive en trouverait des traces : l’hôtel Meurice ou la librairie Galignani, par exemple, demeurent les vestiges de leur assiduité, concentrée dans le quartier du Palais Royal. La littérature britannique en rend compte de la même façon.
La caricature, française, est diffusée sous forme d’estampes. L’objet de sa dérision se porte plus volontiers sur les militaires et les familles, stigmatisant leur différence dans leurs costumes, ou leur ignorance de la langue. Chaque époque possède ses "chroniqueurs" visuels, anonymes ou célèbres : Paul Gavarni sous la Monarchie de Juillet, Gustave Doré sous le Second Empire, Toulouse-Lautrec à l’extrême fin du siècle.
L’aquarelle, moyen d’expression britannique par excellence, est le support privilégié des représentations de la cité. à la suite de Bonington, de nombreux aquarellistes viennent "portraiturer" la ville sous ses aspects les plus divers, souvent tentés par ses côtés typiques. Christophe Leribault, commissaire de l’exposition, souligne le "raffinement des couleurs et des notations de lumière qui distingue le regard des artistes anglais sur Paris". Le plus présent à Carnavalet, Thomas Shotter Boys, est également l’auteur d’une remarquable série de lithographies, les Picturesque Architecture in Paris, Ghent, Antwerp, Rouen, etc, qui assurèrent sa renommée.
Ces témoignages inattendus d’une ville qui s’est tant modifiée, tant au niveau de sa topographie que de ses habitudes, promettent assurément le charme du dépaysement.
Paris, Musée Carnavalet, 20 septembre-11 décembre 1994 ; entrée : 27 F. ; publication : C. Leribault, Les Anglais à Paris au XIXe siècle, éd. Paris-Musées, 132 p., 150 F.
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Les Anglais à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°7 du 1 octobre 1994, avec le titre suivant : Les Anglais à Paris