Les anges gardiens d’Unterlinden

Mais depuis que le musée a soufflé ses 150 bougies, il s’est passé énormément de choses : des travaux de rénovation d’envergure et un solide chantier de collections. Plutôt que d’attendre un chiffre rond, l’institution a décidé de célébrer cet anniversaire en offrant au public, non pas une exposition blockbuster, mais un accrochage qui raconte le destin hors norme de ce musée particulier, car associatif depuis sa fondation. Pour restituer les récentes recherches sur les collections et sur leur constitution, le musée s’est choisi des ambassadeurs : conservateurs, artistes, archéologues mais aussi des donateurs ou des archivistes qui, en toute discrétion, ont participé à l’aventure. Leurs silhouettes, accompagnées de totems numériques et, pour certains, d’accrochages spécifiques, jalonnent ainsi la totalité du parcours. Un parti pris malin, qui incite le visiteur à arpenter le site de fond en comble et à découvrir des pans moins connus de l’institution. L’archéologie, par exemple est joliment mise en relief par le truchement de Madeleine Jehl (1897-1971), une femme attachante et déterminée dont l’action est enfin reconnue grâce à cet hommage. Seul bémol, les trajectoires de ces anges gardiens sont si intéressantes qu’aurait aimé les approfondir avec une publication scientifique. Et pas seulement avec un recueil de nouvelles produites par une écrivaine en résidence.