La vision très particulière de Katerina Jebb du portrait, du vêtement ou de l’objet a séduit nombre de grands noms de la mode, en premier lieu Comme des garçons, Christian Lacroix ou Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera, qui lui a ouvert les collections du Musée de la mode de la Ville de Paris.
Le scan est l’outil avec lequel l’artiste britannique, parisienne depuis l’âge de 20 ans, photographie avant de recoller, recomposer ou non l’image à l’identique, conférant à un visage ou une robe une palpabilité inouïe, elle-même redonnant vie à l’existence qui fut la leur, non sans provoquer le trouble. En témoignent, dans cette première exposition personnelle que lui offre une institution muséale, les images réalisées dans l’atelier de Balthus après sa mort, la tombe du peintre à Rossinière (Suisse) ou, dans un autre registre, le corset de soie bleu du Nil porté par Marie-Antoinette en 1793, l’année de sa mort. On pourrait évoquer aussi la série de portraits de mannequins ou d’actrices qu’elle réalise au scan depuis sa série d’autoportraits de 1996, fascinants visages émergés des limbes sur fond gris, ou la sensualité d’un bas tombé au sol qui devient énigme, ou la métamorphose d’une coupelle d’œufs en un étrange corps à la peau veloutée. La transmutation de la réalité que Katerine Jebb opère engendre l’ambiguïté, la rend fictionnelle. Par deux fois invitée à Arles par Christian Lacroix à exposer les commandes qu’il lui passa en 2008 et en 2014, l’artiste engage ici une première vision élargie, et réussie, de son travail.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’épopée des bâtisseurs
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Musée Réattu, 10, rue du Grand-Prieuré, Arles (13), www.museereaatu.arles.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : L’épopée des bâtisseurs