musée

L’enfance selon Murillo

L'ŒIL

Le 1 mai 2001 - 172 mots

Célèbre pour sa série de toiles sur l’Immaculée Conception, Murillo (1618-1682) inaugure en même temps la scène de genre à travers une vision de l’enfance marginalisée. D’un réalisme saisissant, débarrassé de tout souci d’idéalisation, ses modèles sont ceux des rues de Séville. Des gamins en haillons, ignorés par la société, les pieds salis et usés par l’errance, colonisent ici et là un angle de rue ou un coin de trottoir. Ce spectacle tragique du quotidien ne sombre pourtant jamais entièrement dans le pathétique. Ses peintures heurtent autant qu’elles enchantent. Classé parmi les ténébristes espagnols, son traitement de la lumière et ses clairs-obscurs violents d’inspiration caravagesque, n’ont cessé de susciter l’admiration des peintres anglais du XIXe siècle comme Gainsborough. Principalement centré autour de ses toiles consacrées à l’enfance, l’exposition célèbre plus généralement la scène de genre au XVIIe siècle en Espagne, dans une perspective pédagogique. De Murillo à Vélasquez, cet ensemble d’œuvres livre avant tout un puissant témoignage sociologique.

- LONDRES, Dulwich Picture Gallery, Gallery Road, tél. 020 8693 5254, 14 février-13 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : L’enfance selon Murillo

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque