Lémar, bête de sculpture

Il expose dans différents Salons, comme le Salon d’automne ou le Salon des artistes animaliers. Il acquiert une renommée, moins importante cependant que celle de Pompon dont il fait la connaissance au Jardin des plantes et qui deviendra son ami. Pour ce dernier, qui ne connut la célébrité qu’à 62 ans, la fortune critique retient la modernité de son Ours blanc. Son influence sur l’œuvre de Lémar ne fait aucun doute : son travail, à un moment, va vers la simplification des formes et des détails. L’œuvre de Lémar se situe dans la lignée de l’art dit « animalier », qui trouve ses modèles dans les zoos. En 1934, l’ouverture du zoo de Vincennes va changer la manière de travailler de l’artiste parisien : désormais, il opère « sur le motif », devant de vrais animaux.

Bien que ses créations portent sur une grande diversité d’espèces, Marcel Lémar  s’intéresse notamment aux animaux ingrats et repoussants, comme les reptiles ou les batraciens, rarement représentés. Son univers empreint d’humanité les met en scène dans des attitudes fort sympathiques. Des bêtes dont il réalise à la fois des sculptures, des dessins et des gravures avec une maîtrise d’autant plus étonnante qu’il est parfaitement autodidacte. À la fin de sa vie, Marcel Lémar offrit son fonds d’atelier aux collections nationales, qui le partagèrent entre plusieurs musées : ceux de Cambrai, d’Angers, de Roubaix (qui détient une importante collection de l’artiste enrichie récemment d’un fonds de dessins) et le Musée Mandet de Riom. Riche d’une centaine d’œuvres, l’exposition met en exergue les différentes techniques – sculpture, dessin, gravure – et les nombreux matériaux – bronze, pierre, plâtre, bois – utilisés par cet artiste sensible.